Quand les masques restent au vestiaire
- Martine Galland
- 6 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 24 oct.
Se cacher derrière un "ça va"
Combien de fois avez-vous dit « ça va » alors que, justement, ça n’allait pas ? Combien de fois avez-vous affiché un sourire de façade, continué à avancer, à faire comme si tout allait bien — alors qu’à l’intérieur, quelque chose se fissurait ?
Nous avons appris à être forts, à tenir, à ne pas déranger. À dire « ça va » pour éviter les questions, pour garder la face, pour ne pas risquer le regard de l’autre ou par crainte de ne pas être vraiment écouté.
Souvent le « ça va » nous éloigne de nous-mêmes. Il recouvre les blessures d’un vernis social, alors qu’en dessous, quelque chose demande simplement à être vu, reconnu.
Et si nos failles n’étaient pas des faiblesses, mais des passages ?
Et si nos failles étaient précieuses ?
Au Japon, l’art ancestral du Kintsugi offre une vision merveilleuse de le faille. Lorsqu’une poterie se brise, on ne la jette pas. On la répare avec une matière précieuse : une laque saupoudrée d’or. Les fissures ne sont pas cachées et deviennent des lignes lumineuses qui mettent l’objet en valeur. C’est grâce à la cassure qu’il prend de la valeur et c’est le principe même de la résilience.
Imaginons appliquer cela dans votre propre vie. Nos ruptures, nos échecs, nos moments de fragilité pourraient devenir nos marques d’or. Des traces visibles qui disent notre histoire et notre humanité. La preuve que nous avons traversé, appris, grandi.
L’accompagnement fait briller vos failles
C’est cela que j’aime profondément dans ma pratique d’accompagnement : les masques et le small talk restent au vestiaire. Je vois ceux qui se racontent à moi comme les bols Kintsugi. Ce qui les rend beaux n’est pas l’apparence, le CV ou la posture, mais la capacité de dire et de se mettre en chemin pour réparer, transformer, assumer les fêlures.
Je vois mon cabinet comme un lieu qui fait briller les failles pour faire jaillir ce qu’elles contiennent d’authenticité et d’humanité. Semblables aux personnes dont les rides forment un soleil au coin des yeux. Et qui l’offrent au monde.




Commentaires